C’est bien connu, l’arbitrage, tous sports confondus, n’est pas fait pour tout le monde. Au hockey particulièrement, les arbitres s’attirent la foudre des partisans match après match. Alors que certains accrochent leurs patins, d’autres, comme Justin St-Pierre, parviennent à se créer une carapace et à s’imposer comme les meilleurs de leur profession.
Le natif du Lac-Saint-Jean Justin St-Pierre, qui œuvre maintenant dans la Ligue nationale de hockey, a fait ses débuts à l’âge de 14 ans, dans les catégories de hockey mineur. « J’ai commencé comme tous les jeunes. Ensuite, je suis passé au Midget AAA, puis j’ai arbitré la LHJMQ durant trois ans, affirme St-Pierre. J’ai ensuite fait la East Coast League (ECHL), puis je suis allé dans la Ligue américaine (LAH) deux ans », raconte-t-il. On connait tous la suite des choses : Justin St-Pierre signera un premier contrat dans la LNH en 2003, arbitrera son premier match en 2005 et le voilà aujourd’hui, toujours officiel dans la grande ligue.
Gérer la pression
Que ce soit dans le hockey mineur ou dans la LNH, tout arbitre doit faire face, un jour ou l’autre, aux nombreuses critiques de partisans mécontents des décisions appelées. C’est souvent cet aspect qui fait peur aux nouveaux, et c’est aussi la cause principale du manque d’officiels sur les patinoires du Québec. Même s’il se retrouve parmi les meilleurs, Justin St-Pierre n’y a pas échappé et il a lui aussi dû faire face à la musique. Aujourd’hui plus que jamais, devant les quelque 20 000 spectateurs qui viennent encourager leurs favoris partout en Amérique du Nord, les arbitres s’attirent les critiques. « Tu te fais une carapace. Tu n’as pas le choix. Tu as un travail à faire et tu ne peux pas satisfaire tout le monde », explique l’homme de 46 ans, qui approche dangereusement du plateau des 1000 matchs en carrières.
L’importance de la relation
Bien souvent, la relation entre les arbitres, les joueurs et les entraineurs est sous-estimée. Pour Justin St-Pierre, elle est l’élément clé d’un bon match. « C’est ce qui est 60% de ta game. Je ne te dis pas d’être ami avec eux, mais d’avoir une bonne communication », explique le principal intéressé. Il poursuit en disant qu’il y a cependant une limite à discuter durant le match. « S’il y a un joueur qui t’achale tout le temps, il faut que tu sois capable d’aller lui parler et de lui dire que c’est assez. La communication c’est important, mais tu ne peux pas passer ta soirée à parler », ajoute-t-il.
Place à l’amélioration
Justin St-Pierre croit fermement qu’il y a toujours moyen de s’améliorer et de perfectionner certains aspects de son arbitrage. « Je regarde toujours des vidéos. Je suis sur mon iPad, sur mon ordinateur, et je regarde les matchs, les calls que je fais et il y a toujours place à l’amélioration », laisse entendre l’officiel.
Manque de relève?
Un gros problème touche présentement l’arbitrage au Québec, et c’est le manque crucial d’officiels. Même si l’avenir semble beau pour les jeunes, ces derniers restent cependant peu à arbitrer les parties du sport national au Canada. « Je pense qu’on a un bon développement. C’est sûr que des arbitres, on en manque, c’est embêtant. »
Si l’homme croit qu’il y a un flagrant manque d’officiels au Québec, il fait aussi tout en son possible pour remédier à la situation. Justin St-Pierre lance dès cet été son école d’arbitrage de hockey, ouverte à toute personne de 14 ans et plus, intéressée au domaine. « Je pense que les jeunes arbitres ont peur des spectateurs, des parents. C’est pour ça que je décolle mon école, pour montrer aux jeunes qu’il n’y a personne qui va te faire mal. Tu peux travailler dans une shop et te faire dire des bêtises par ton employeur », confie l’homme aux bandes orange. Ce nouveau camp verra le jour le 3 août prochain, et se déroulera jusqu’au 5 août, au Foyer des Loisirs d’Arvida.
L’arbitre en chef réalise la chance qu’il a et il semble en profiter pleinement. « Encore aujourd’hui, c’est toujours le fun. C’est toujours spécial d’embarquer sur la glace. Ça n’arrive pas à tout le monde d’avoir cette chance, et moi je l’ai eu et je l’ai encore », évoque-t-il. Justin St-Pierre a 15 ans d’expérience dans le circuit Bettman. Au cours de sa carrière, il a eu le privilège d’arbitrer les séries éliminatoires à quatre reprises.
Crédit photo: Le nouvelles hebdo
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