Ça commence à sentir la soupe chaude à San Jose. Après avoir échangé plusieurs joueurs ainsi que deux choix aux repêchages pour acquérir le défenseur étoile Erik Karlsson en 2018, les Sharks ont manqué les séries l’an dernier et semblent sur la voie de l’échec une fois de plus. L’équipe de la baie californienne se retrouve septième dans la division Ouest avec une fiche de 11-11-3 et plusieurs médias comme The Athletic rapportent même que Doug Wilson serait un vendeur à la prochaine date limite des transactions.
Face à cette tempête, Erik Karlsson s’est adressé aux médias samedi et il ne souhaite pas revivre ce qu’il a déjà vu auparavant chez les Sénateurs d’Ottawa, soit une reconstruction complète du club.
« Au départ, je n’avais pas signé une aussi grosse entente à San Jose pour faire partie d’un club qui tombe en reconstruction. C’est sur que c’est décevant, mais ça fait partie de la vie. Nous allons devoir travailler en équipe pour bâtir un noyau de joueurs qui garderont l’équipe compétitive pour les prochaines années. »
Toutefois, l’équipe a remporté ses trois derniers matchs. Karlsson s’est fait demander par un membre des médias s’il croyait que l’équipe resterait aussi compétitive une fois la date limite des transactions du 12 avril passée.
« C’est toujours l’objectif selon moi. C’est sur que nous allions peut-être devoir effectuer des changements, échanger un ou des joueurs, mais ça fait partie de la business. Ce ne sont pas des choses que nous, les joueurs, ont le contrôle dessus. Nous avons le contrôle simplement sur nous-mêmes, nos réactions face au changements et comment nous nous comportons en tant qu’équipe et envers nos pairs. Depuis quelque temps, je crois que tout se passe bien chez nous et que nous prenons des pas dans la bonne direction. »
Une tempête se prépare?
Bien que les mots de Karlsson étaient encourageants, il faut souligner un point majeur : les Sharks ont un sérieux problème de cap salarial. L’équipe paye 47.25M$ pour les services de six joueurs de 29 ans et plus qui ont tous plus de trois années restantes à leurs contrats. Ces six joueurs (nous allons les baptiser le Big Six) sont les suivants :
- Erik Karlsson (30 ans, 11,5M$ annuellement jusqu’en 2026-27)
- Brent Burns (35 ans, 8M$, 2024-25)
- Logan Couture (31 ans, 8M$, 2026-27)
- Marc-Edouard Vlasic (33 ans, 7M$, 2025-26)
- Evander Kane (29 ans, 7M$, 2024-25)
- Martin Jones (31 ans, 5,75M$, 2023-24)
Pire encore pour l’organisation, le DG Doug Wilson a accordé le pouvoir de négociation d’échange au Big Six. Erik Karlsson a une pleine clause de non-échange reliée à son contrat tandis que tous les autres joueurs mentionnés plus haut ont une clause modifiée, signifiant qu’ils peuvent soumettre une liste de seulement trois équipes auxquelles ils souhaiteraient se faire échanger si la situation arrive.
Donc qu’est-ce que ça signifie pour les Sharks? Selon moi, rajeunir l’équipe et alléger la masse salariale devraient-elles être les deux priorités de Doug Wilson. Le noyau de joueurs est loin d’être mauvais à San Jose. La preuve, ils se sont rendus jusqu’en troisième ronde des séries éliminatoires de 2019 avec ce même noyau composé notamment du Big Six. Il faut malheureusement admettre que presque tous leurs contrats ont mal vieilli et qu’il sera très difficile de s’en départir advenant une vente de feu.

Doug Wilson devra démêler une situation salariale complexe lors des prochaines années.
Que faire, Doug Wilson, que faire?
La prochaine année où deux sera cruciale pour Doug Wilson. Après avoir accordé beaucoup d’argent et de termes à ses joueurs vedettes, le temps est venu de vendre pour pouvoir acquérir plus de joueurs d’avenirs, d’espoirs et de choix au repêchage. Timo Meier et Tomas Hertl forment déjà un beau duo d’avenir à l’attaque, mais Wilson doit se mordre les doigts en voyant Josh Norris, qu’il avait sélectionné 20e au repêchage 2017, performer chez les Sénateurs.
Donc, qui échanger? Il serait surprenant de voir un des joueurs du Big Six être échangé de sitôt en raison de l’économie plus fragile depuis l’année dernière. Un échange tout en retenant du salaire serait étonnant aussi vu la durée des contrats. Evander Kane faisant face à la faillite personnelle, son contrat sera sûrement annulé tout dépendant de ce que la ligue fera face à cette situation particulière. Si cela arrive, les Sharks pourraient respirer un peu mieux advenant que la ligue ne donne pas trop de pénalités financières à l’équipe de la baie californienne.
Échanger Vlasic est une tâche impossible. L’ancien défenseur d’équipe Canada aux Jeux olympiques de 2015 et de la Coupe du Monde de 2016 n’est plus le joueur qu’il était, affichant quatre maigres points en 25 matchs cette saison. Même en retenant 50% de son salaire, les 30 autres équipes de la LNH n’auraient probablement aucun intérêt à l’acquérir au prix de 3,5M$ jusqu’en 2026, lorsqu’il aura 39 ans.
Devan Dubnyk serait un bon candidat d’échange pour San Jose. Le gardien de 34 ans en est à la dernière saison d’un contrat de 4,33M$ par saison signé en 2015. Cependant, comme bien des contrats signés dans ces années-là, son contrat était chargé de l’avant. Cela veut dire qu’il a presque déjà été payé en entier entre 2015 et 2019 puisque son contrat ne compte que pour 2,166M$ sur la masse salariale des Sharks cette année. Il reste que ce salaire est un peu élevé pour un gardien substitut. Échanger Dubnyk contre des choix de 4e à 7e rondes pourraient s’avérer une belle option pour le DG Wilson, en plus de donner une chance au gardien recru Alexei Melnichuk une vraie première chance dans les majeures.

Dubnyk a pris part à 13 matchs des siens en 2021.
Mis à part le Big Six, trois autres joueurs chez les Sharks ont un salaire annuel de plus de 4,5M$, soit les attaquants Timo Meier (6M$), Tomas Hertl (5,625M$) et Kevin LaBanc (4,725M$). Ils ont tous entre 24 et 27 ans, produisent offensivement et sont perçus comme des piliers d’avenir à l’attaque chez les Sharks. Wilson sera peut être tenté de sacrifier l’un des trois pour acquérir un jeune joueur encore sur un contrat d’entrée ou des choix de 2e ou de 3e ronde. Une situation malheureuse, mais où Wilson pourrait gagner gros à court et long terme si elle est bien gérée.
Crédits photos : SportsNet, Getty Images, The Athletic
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