Le Canadien au paroxysme du substratum versus Baseballism 101 | Charlie Gonzo Phaneuf

Pendant que Ovechkin essaie de dégriser, surtout après avoir agi en véritable alcoolique-ruskov rogné et en vadrouille tout l’été, que Ryan Reaves se prépare à jouer sur un perpétuel lendemain de veille et que Shane Doan – probablement le genre à être fan des Yankees et/ou de la CAQ – nous a montré son petit côté sociopathe en étant volontaire comme porteur-cercueil de feu John McCain, Max Pacioretty, lui, ira peaufiner sa poignée de main des Quatre Chevaliers O’keefe dans la ville du Vice. Marc Bergevin et tout le reste de la bande corpo-maçonnique ont en effet sacrifié le Capitaine contre un tartare plus ou moins frais, un Suzuki deux portes (moteur modifié, tout de même) et un deuxième choix de brebis en devenir.

Ainsi va la vie, dans le merveilleux monde du hockey.

Sinon, c’est ce temps de l’année à nouveau. Doux Jésus, déjà? Eh oui, le fameux été indien montréalais – là où les médias sportifs du Québec nous tapissent de nouvelles insipides du Canadien à grandeur de notre vaillant fil d’actualité – est entamé. Oh, un fond de couche un peu verdâtre pour le second rejeton de Carey Price? Cette famille s’alimente inadéquatement : échangeons-le! Une défaite au premier match pré-pré-présaison des recrues? Ah, décortiquons de fond en comble cette joute sans importance. Des rumeurs d’échanges entre les branches du clickbaitisme? Oh oh oh! Bon, il y a eu l’échange nocturne avec Vegas, c’est vrai. Mais c’est fait maintenant; Pacioretty est parti et le retour d’investissement futur est satisfaisant. Or, il est temps pour le Canadien de terminer dernier au classement et empocher les prochains jeunes loubards dynamiques et talentueux qui se présenteront au repêchage.

Conseil : fermez l’onglet, s’il vous plaît. Allez prendre une marche. Ou secouez la bonne femme dans la couchette. Faites ce que vous voulez, diantre, mais de grâce, ne contribuez point à engraisser ce mouvement médiatiquo-opportuniste.

Tsé, cette présente campagne n’y échappera point, spécialement au début de l’aventure. Les sites de nouvelles vont pomper le jus médiatique du CH jusqu’à la dernière goutte de Gatorade. Même que, à bien y penser, l’intuition que cette saison sera encore plus exécrable qu’à l’habitude frétille en moi tel un Max Domi qui rêve de marquer un but au Centre Bell avant le vingtième match. Et pourquoi serait-ce pire en ce début de moisson 2018, me demanderez-vous, incrédule? Simple, les plateformes journalistiques chercheront à presser le citron telles des hyènes en quête de carcasses pendant que le sujet aura encore un brin de valeur. Rapport que le Canadien risque de faire chou blanc au classement rien que sur un moyen temps, alors l’engouement de la plèbe envers l’équipe pourrait se retrouver dans l’oubli aussi promptement que la carrière de Paul Dipietro. Les plumitifs du Québec doivent donc en profiter avant que Sancho ne sorte son fusil. On va se le dire, même les médias au courant dominant nagent maintenant dans les eaux boueuses du piège à clics; les revenus engendrés par l’activité des réseaux sociaux sont non-négligeables, qu’on vous dit.

Mais bon, délire d’Okeefe tablette et de fat burners exclu, votre clavier simili Gonzo s’en va vous sauver du temps et, surtout, beaucoup d’angoisse catatonique. Well, voici le constat : le Canadien va connaître la saison la plus lamentable de son histoire. Répétez à voix haute ici : LA. PIRE. SAISON. Écoutez, il faut se sortir la tête du Claude Julien dans ce cas-ci et comprendre que, dans l’échiquier de Marc Bergevin, il n’y a pas de centre, ni de défenseur, un poste de capitaine en déroute et pas assez de meneurs prêts à en prendre plein leur matricule au profit de l’emblème. Le tout, forcément, dans une ligue aussi compétitive et paritaire que la LNH – oubliez ça, Madame La Marquise. La vérité, c’est que ça risque d’être encore plus douloureux qu’en 1939-1940, l’époque pré-Maurice Richard, où le Canadien avait cumulé 10 gains, 35 défaites et 5 matchs nuls, le tout vers une succulente projection (sur 82 rencontres) de 17 victoires, 56 défaites et 9 nullités. Pour l’historique, les Pas-Si-Glorieux avaient entamé ladite saison 1939-40 sur les chapeaux de roues. Après six matchs, ils n’avaient toujours pas connu la défaite (4-0-2). Ils naviguèrent le vent dans les voiles au préambule, mais l’alizé s’était ensuite estompé rapidement, et l’équipe n’avait goûté que trois fois à la victoire à ses 35 dernières rencontres. Connaissant les tendances montréalaises en octobre, c’est ce genre de scénario qui attend les fans groupies ameutées pour 2018-19 – sachez-le.

Du coup, certains diront qu’ils se porteraient à ravir si Montréal parachevait la saison qui vient dans le fond du baril. Oui, parce qu’ils voient Jack Hughes dans leur soupe, alors ils sont prêts à espérer le ticket de loto gagnant. Mais non… ça n’arrivera pas. Pourquoi? Ah ça, même le Shaman indien du journal Le Métro pourrait vous le dire : la Sainte-Flagelle a le karma dans les talons à cause des corporatifs sans scrupule qui gèrent la barque. Traitez-moi de pessimiste, mais on va trouver le moyen de manquer ce petit Mozart. Et d’autres diront : « pas grave, le prochain top cinq reste incroyable ». Ah oui? Parions qu’on verra le CH se retrouver sixième au tirage. « C’mon Charlie, le troisième pichet était de trop », ajouteront les éternels positifs. Ah oui? Facile à prédire : dans le cas contraire, on va repêcher un gars qui devait sortir plus loin dans le repêchage et ainsi lever le nez sur un choix logique – qui se souvient de Brady Tkachuk?

Dois-je également revenir sur l’échange de PK Subban, alors que le CH avait choisi le grand flan mou de Max Patch lorsque lui et Subban étaient en conflit? On sait tous que cet échange a fait reculer le CH presque autant que la crise impliquant Patrick Roy, à l’époque. Le Canadien a littéralement envoyé au large un petit gars qui vibrait pour Montréal, qui était un vendeur exceptionnel toujours disposé à absorber la pression au grand complet sur lui-même. Hélas, il était apparemment trop exubérant… Ma parole! Échanger un joueur parce qu’il a trop d’énergie; je ne la comprendrai jamais, celle-là.

Selon vous, qui sera le prochain capitaine du CH? Paul Byron? Un indien zarbie à moitié à poil? Le gars avec les Bretzels? L’hologramme d’Henri Richard? La marraine de Shea Weber? Marc Bergevin – retour au jeu inclus? Ginette Reno? Bonne question, Jean-Maurice. Pas PK Subban, en tout cas; quoi que le poste sera peut-être aboli. Et ne me parlez pas de Brendan Gallagher; le petit gars a assez souffert comme ça; je lui souhaiterais les dix plaies d’Égypte au grand complet avant d’occuper cette fonction.

En définitive, il est temps de lâcher le Canadien et de suivre une autre équipe. Bien sûr, abonnez-vous à tous les matchs de la LNH et suivez d’autres formations. Ok, c’est plus cher, je l’avoue, mais vous allez sauver sur l’achat des antidépresseurs, alors ça revient kif-kif. Vegas, St-Louis et les Huileux Hostiles : beaucoup d’équipes de l’Ouest en offrent énormément pour le dollar-loisir. Sans oublier Nashville, San Jose (le nouveau duo Burns-Karlsson à la ligne bleue, Seigneur, manquez pas ça!), Winnipeg, et bien d’autres. Dans l’Est, ce sera Toronto et Tampa Bay qui mèneront le jeu.

Mon ami Charles Hamel vous dirait que même les Canadiennes méritent plus d’attention que le club masculin. Comment le contredire; c’est tout une formation qu’elles afficheront cette année.

Il y a également le baseball dans l’équation. Il y a surtout le baseball, dis-je mal. Question : pourquoi ESPN et Fox Sports parlent-ils de basket en plein été au lieu de parler de balle? J’ai longtemps combattu ce sentiment, mais j’ai réalisé dernièrement que je ne devais pas avoir honte de cette passion dite dépassée. Le baseball, c’est le sport le plus noble restant en Amérique. Et c’est aux médias de susciter l’intérêt pour la balle. Il faut l’assumer, essayer de secouer la torpeur afin de ressusciter cette passion chez les autres. Les gros réseaux se demandent pourquoi les gens n’écoutent pas le baseball. Simonac, lorsqu’ils passent un match, ce n’est jamais le bon. Ils diffusent soit un duel entre une équipe de tête et une de queue, ou soit deux formations en déroute totale. Les Astros affrontent les Red Sox? Eh non, on vous présente plutôt les Padres contre les Reds! J’avais une conversation à ce sujet avec mon vieux pote Vincent Filteau, l’autre jour. La meilleure plume de Baseball au Québec présentement m’a lancé ce truc : « Il y a tellement de gens qui me demandent comment je fais pour regarder un match de balle du début à la fin?! Je leur réponds que c’est parce que je me retiens! Quand je me lâche lousse, c’est quatre games du début à la fin! Celle de 13h, celle de 16h, celle de 19h et celle de 22h!»

Filteau m’a également partagé à quel point ça lui fendait le cœur de voir le stade des Reds complètement vide. « Avec une concession si légendaire », a-t-il insisté. « Il n’y a jamais rien eu de tel comme la Big Red Machine. Barnache : Johnny Bench, Pete Rose, Joe Morgan, Tony Perez, Ken Griffey Sr, Bob Bailey, Dave Concepcion! » Toutefois, c’est une autre histoire, et l’espace pour ce billet manquera si l’on continue sur cette voie – on y reviendra.

M’enfin, lors des prochaines semaines, faites moi une faveur, ne perdez pas votre temps avec des matchs présaisons de hockey sans enjeu; optez plutôt pour la balle. C’est le meilleur moment de la saison qui s’en vient. Avec des duels sans lendemain et l’intensité dans le prélat. Et le baseball n’a jamais été aussi paritaire. Les Sox, les Astros, les Indians, les Yankees, les A’s, les Mariners, les Braves, les Cubs, les Brewers, les Dodgers et bien d’autres; la compétition est aussi palpitante que Mookie Betts au bâton, avec les buts remplis. Oui, le Canadien a atteint le paroxysme du substratum. Le baseball, lui, est en pleine ébullition d’apothéose. Faites votre choix.

Ok. C’est tout pour moi. Mahalo!

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