Une semaine après avoir divisé les honneurs d’une série de deux matchs contre l’Inferno de Calgary, les Canadiennes étaient de retour au boulot contre le Thunder de Markham. Les championnes en titre se présentaient à Montréal pour deux rencontres.
Le Thunder avait amorcé la saison en force en remportant ses deux matchs à domicile contre les Blades de Worcester par la marque de 6-0 et 4-1.
L’an dernier, le Bleu-Blanc-Rouge avait remporté les cinq matchs en saison régulière, dont trois en temps supplémentaire, par la marge d’un but. Le Thunder a cependant pris sa revanche au moment opportun en éliminant les Canadiennes au printemps 2018.
Match 1 – Samedi 20 octobre
Avant le début de la saison, on s’attendait à des feux d’artifices de l’attaque montréalaise et on ne l’avait pas vu lors de la première semaine d’activités. Les Canadiennes n’ont inscrit que trois buts en deux matchs contre l’Inferno de Calgary. Et bien, ça l’a débloqué contre les championnes en titre. Les montréalaises se sont payées un festin de 5 à 1 contre le Thunder de Markham.
Au milieu du premier engagement, l’américaine Hilary Knight a finalement obtenu son premier but dans l’uniforme tricolore. Elle a cueilli une rondelle libre dans le cercle de mise-en-jeu gauche pour ensuite la lancer derrière Erica Howe.
Les Canadiennes en ont rajouté deux en moins d’une minute au début de la deuxième. Mélodie Daoust inscrit son second filet de l’année en saisissant un retour de Marie-Joelle Allard. Une trentaine de secondes plus tard, Jill Saulnier déjoue à son tour Erica Howe d’un superbe revers “top corner”. Tout comme Knight plus tôt, il s’agissait de son premier but avec sa nouvelle équipe.

Jill Saulnier a marqué son premier but avec les Canadiennes. Elle trône au sommet des pointeuses avec 7 points en 4 matchs.
Une minute plus tard, Jenna McParland refroidit les ardeurs des partisans en déjouant Emerance Maschmeyer. Avec un pointage de 3-1, le Thunder revenait dans le match jusqu’à ce que la recrue Geneviève Bannon brise les espoirs des championnes en fin de deuxième. Bannon réussissait du même coup son premier but dans la Ligue Canadienne de Hockey Féminin. Pour rester dans la thématique des premières, Jill Saulnier brise finalement la glace pour les Canadiennes en avantage numérique avec son deuxième du match.
Montréal a totalement dominé ses adversaires dans cette victoire de 5 à 1. Il s’agissait d’une première défaite en temps régulier pour le Thunder depuis le 20 novembre 2017.
Match 2 – Dimanche 21 octobre
Les deux équipes remettaient ça dimanche le 21 octobre à l’aréna Michel-Normandin pour compléter le programme double. Fait amusant, le match fût retardé de quelques minutes pour cause de zamboni en panne.
La première période donne lieu à du jeu ouvert et intense, beaucoup de rythme et peu d’arrêts de jeu. Jill Saulnier ouvre la marque lors d’une échappée à 11:50 du premier engagement. Elle effectue une belle feinte avant de lancer du revers. Malheureusement pour le Thunder, Erica Howe a jonglé avec la rondelle avant de l’échapper dans le filet.
Les Canadiennes sont sorties en force en deuxième et ont pris le contrôle de la partie. Ann-Sophie Bettez, sur une passe de Marie-Philip Poulin, double l’avance des locales à 1:25 lors d’une descente à deux contre un. Montréal en ajoute trois autres avant la fin de l’engagement. Mélodie Daoust en obtient deux lors d’avantages numériques.
Ann-Sophie Bettez réussit son deuxième de la partie en désavantage numérique à la quatorzième minute. Sur la séquence, Jill Saulnier coupe une passe entre les défenseures de Markham à la ligne bleue et décolle vers la zone adverse. Bettez bat sa couvreuse de vitesse ce qui crée un deux contre zéro. Elle n’a qu’à pousser la passe de Saulnier derrière Howe qui n’y pouvait rien. Ce but, portant la marque 4 à 1, a complètement scié les jambes du Thunder selon la joueuse des Canadiennes : « Oui on a pris une punition mais se faire compter quand tu es en jeu de puissance ça fait mal, ça tue le momentum. »
Les Canadiennes en ajouteront trois autres pour finalement l’emporter 7-1. La défensive du Thunder en a eu plein les bras tout au cours du week-end accordant pas moins de 74 lancers sur la cage de Erica Howe.
On s’attendait à beaucoup du jeu de puissance montréalais. Les vedettes des Canadiennes n’étaient pas parvenues à déjouer Alex Rigsby lors des deux premiers matchs. Calgary pratiquait un style très agressif laissant peu de temps et d’espace pour effectuer des jeux. Le Thunder, lui, présentait une boîte défensive plus passive, les Fabs se sont amusées inscrivant quatre buts en huit tentatives. Cette performance permet aux Canadiennes de porter leur efficacité à 33,33% (4 en 12) pour la saison.
Suite à un week-end d’ouverture plutôt tranquille offensivement, Montréal a repris la tête de la ligue en portant son total à quinze buts. Mélodie Daoust compte quatre buts en quatre matchs. Jill Saulnier trône au sommet du classement des pointeuses avec sept points. Ce ne sont que quelques matchs, il ne faut pas s’attendre à voir autant de buts à chaque semaine. Les Canadiennes ont une moyenne de 3,75 buts par match, ce qui représente probablement plus la réalité.
Lors du premier match de cette série, c’est la ligne de Knight, Lefort et Saulnier qui a mené la charge. Le lendemain, le trio de Daoust, Poulin et Bettez a pris la relève. Mélodie Daoust rigolait de la situation après le match de dimanche : « On se partage les soirées, en arrivant on se dit ce soir c’est vous qui prenez ça relax. » Plus sérieusement, elle a insisté sur l’apport de tous : « C’est bon ce genre de situation car ça prouve que l’on possède quatre bonnes lignes. »
Peu de changements chez les championnes
Contrairement aux Canadiennes, le Thunder de Markham n’a pas effectué beaucoup de changements au cours de la saison morte. Étant détenteur de la coupe Clarkson, plusieurs diront que l’on ne change pas une recette gagnante. Seize joueuses de l’édition 2017-2018 sont de retour. La directrice-générale Chelsea Purcell a effectué deux acquisitions clés sur le marché des joueuses automnes. Cinq filles sélectionnées au dernier repêchage sont parvenues à se faire une place.
L’entraîneur Jim Jackson a comparé la constitution de son équipe à un puzzle mentionnant que chaque joueuse fut sélectionnée pour remplir un rôle spécifique et de former la meilleure unité possible.
En attaque, les piliers sont sensiblement les mêmes. Les trois meneuses Jamie Lee Rattray (22-17-39), Kristen Richards (13-10-23), Laura McParland (8-10-18) sont de retour et joueront de nouveau un rôle prépondérant dans les succès de l’équipe. Rattray, quatrième pointeuse en 2017-2018, fut nommée joueuse la plus utile à son équipe par ses consoeurs, ce qui lui a valu le trophée Jenna Hefford.

En l’absence des olympiennes, Jamie Lee Rattray a démontré qu’elle pouvait prendre l’équipe sur ses épaules. Elle a d’ailleurs reçu le titre de joueuse la plus utile à son équipe.
Brooke Webster est de retour en Amérique après une année en Chine avec les Rays de Vanke. L’athlète originaire de la région de Toronto a accepté un contrat l’été dernier. À sa saison recrue dans la LCHF, elle obtient neuf buts et dix-sept passes. Ces 27 points lui ont valu le dixième rang des pointeuses.
Purcell a aussi rapatrié l’américaine Jess Jones qui a joué avec les Beauts de Buffalo l’a dernier dans la NWHL, la ligue rivale. Elle gagna le Angela James Bowl, remis à la meilleure pointeuse de la LCHF, en 2016-17 avec le Thunder. Elle totalise 89 points en 97 matchs dans le circuit canadien.
Pour ajouter à l’unité offensive, le Thunder a sélectionné Victoria Bach en première ronde du dernier repêchage. L’athlète ayant évolué à Boston University a obtenu trois points cette saison.
Contrairement à plusieurs équipes de la ligue, les olympiennes liées au Thunder ont participé aux derniers matchs de la saison régulière et aux séries éliminatoires. Leur apport a joué un rôle important dans la conquête de la Coupe Clarkson. Par exemple, l’attaquante canadienne Laura Stacey a marqué le but gagnant en prolongation contre le RedStar de Kunlun permettant à son équipe de mettre la main sur le championnat. Recrue de l’année en 2016-17, Stacey compte 33 points en 26 matchs en carrière dont cinq cette saison.
Malgré que l’on ait trébuché contre les Canadiennes, la défensive du Thunder demeure solide, sur papier du moins. Laura Fortino et Jocelyne Laroque étaient membres de l’équipe canadienne à PyeongChang. Fortino occupe le poste de quart-arrière dans la défensive de Markham. Visiblement portée vers l’offensive, elle affiche 69 points en 74 matchs. Premier choix au total du repêchage de 2014, Laura Fortino remporte le titre de défenseure de l’année en 2016.
La capitaine Jocelyne Laroque représente la stabilité en défensive, elle est utilisée contre les meilleurs trios adverses et en désavantage numérique. Vétérante de six saisons, elle fut nommée trois fois sur l’équipe d’étoiles. Elle a participé à six championnats du monde et deux olympiques pour Canada.
On compte aussi sur Megan Bozek, la dernière défenseure coupée par la formation américaine avant les olympiques. Bozek s’était jointe au Thunder en cours de saison 2017-2018.
Devant le filet, l’excellent duo composé d’Erica Howe et Liz Knox est de retour. Elles se sont partagées le travail l’an dernier ainsi que lors du week-end d’ouverture. Les deux ont maintenu une moyenne légèrement au-dessus de 2.10 et un pourcentage d’efficacité au-dessus de 920 en 2017-18. Liz Knox n’a cependant pas fait le voyage à Montréal, Elijah Milne-Price la remplaçait.
Les Canadiennes reprendront le travail à Toronto contre le Furies les 27 et 28 octobre. Les prochains matchs locaux sont prévus pour le 1er et 2 décembre à Laval.
Charles Bussières-Hamel / The Chronicle Herald / Pension Plan Puppets – Jessica Bazal
Commentaires
Aucun commentaire