Retour au boulot pour les Canadiennes | Charles Bussières-Hamel

Après une courte pause imposée par la tenue de la Coupe des Quatre Nations à Saskatoon du 6 au 11 novembre, les Canadiennes de Montréal reprennent le collier cette fin de semaine. Elles voyagent à Worcester pour affronter les Blades dans le cadre d’un programme double le samedi 17 novembre à 15h30 et le dimanche 18 novembre à 12h30. Cette ville du Massachusetts, située à environ une heure à l’ouest de Boston, est le nouveau domicile de la franchise. Les Blades ont quitté Boston l’été dernier. Ils partagent le Fidelity Bank Worcester Ice Centre avec les Railers, un club de la Ligue de la Côte Est affilié aux Islanders de New York.

Les montréalaises tenteront de poursuivre leur séquence de quatre victoires consécutives. Elles ont récemment vaincu deux fois le Thunder de Markham à Montréal (5-1 et 7-1) et deux fois les Furies à Toronto (1-0 et 7-0).

Les Canadiennes occupent le deuxième rang de la Ligue Canadienne de Hockey Féminin, à égalité avec l’Inferno de Calgary, avec dix points en six matchs. Le KRS Vanke Rays de Shenzen détient la tête du classement avec 14 points, cependant l’équipe chinoise a déjà disputé onze parties.

Comme on pouvait s’attendre avant le début de la saison, les Canadiennes présentent une attaque plutôt efficace avec 26 buts soit en moyenne 4,3 par match. Elles ne sont devancées que par Shenzen qui en comptent 36. Défensivement, la troupe de Dany Brunet n’a rien à se reprocher avec seulement six buts accordés.

Sur le plan individuel, la nouvelle venue Jill Saulnier a débuté la saison sur les chapeaux de roue avec neuf points en six matchs. Ce qui lui permet de se classer au cinquième rang dans la ligue à seulement trois points d’Alexandra Carpenter. Cette dernière a cependant joué cinq matchs supplémentaires.

La défenseure Erin Ambrose démontre qu’elle fait partie de l’élite à sa position avec huit points jusqu’à maintenant. Elle se classe première chez les arrières et septième au classement général pour les points accumulés. Défensivement on ne peut rien lui reprocher comme en fait foi son différentiel de +8.

La recrue Mélodie Daoust et Katia Clement-Heydra connaissent aussi un excellent début de campagne avec 6 points chacune. Daoust occupe le troisième rang dans la LCHF pour les buts avec cinq.

Acquise avant le début de la saison 2017-18, Emerance Maschmeyer s’est établie comme l’une des meilleures à sa position. Elle fut d’office pour 23 des 28 matchs l’an dernier, ce qui est considérable pour une gardienne de la LCHF. La directrice-générale Meg Hewing a fait l’acquisition de Geneviève Lacasse afin que l’on partage le travail devant le filet. Lacasse n’est cependant pas en mesure de jouer pour le moment.

Par ses performances depuis un peu plus d’un an, Emerance Maschmeyer s’établit comme l’une des meilleures de sa profession.

Dany Brunet a fait appel aux services de Maschmeyer pour les six matchs jusqu’à maintenant. La gardienne de 24 ans n’a pas déçu son entraîneur remportant cinq matchs dont deux par blanchissage. Elle se classe au sommet pour la plupart des statistiques parmi les gardiennes avec au moins quatre départs : moyenne de 0,84 buts par match et un taux d’efficacité à ,956. Ses performances lui ont valu une invitation pourreprésenter le Canada à la Coupe des 4 Nations. Il ne faudrait pas se surprendre de voir Dany Brunet donner un congé à sa gardienne en fin de semaine. Nous pourrions assister au début dans l’uniforme tricolore de Genevieve Lacasse si elle est prête à jouer. Dans le cas contraire, Marie-Soleil Deschênes pourrait obtenir son premier départ de la saison.

Les Blades de … Worcester

Si tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes pour les Canadiennes, c’est totalement le contraire pour le club hôte. Depuis quatre ans, c’est la catastrophe…

La fiche combinée de l’équipe est de 4 victoires, 76 défaites et 5 défaites en supplémentaire ou tirs de barrage lors des quatres dernières saisons. L’attaque n’a produit que 95 buts en 85 matchs. Difficile de gagner avec une moyenne d’à peine un filet par partie. À titre de comparaison les Canadiennes en ont compté 345 depuis le début de la saison 2015-16.

Malheureusement les Blades n’ont pas brisé la tendance en ce début de saison. L’équipe rentre tout juste d’un difficile voyage en Chine où elle s’est inclinée à trois reprises (6-0, 4-1, 10-1). Worcester est toujours à la recherche de sa première victoire après neuf défaites consécutives. Pour ce faire il faudra commencer à générer de l’attaque et resserrer le jeu défensivement. Les Blades affichent un maigre quatre buts pour et en ont accordé 48.

Avec ce déménagement à Worcester, les Blades souhaitent repartir sur de nouvelles bases et changer l’atmosphère négative. L’équipe possède maintenant toutes les installations nécessaires au Fidelity Bank Worcester Ice Centre, un complexe multisports ouvert en septembre 2017, pour s’épanouir autant hors de la glace que sur celle-ci.

C’est un tout nouveau groupe qui dirige les opérations hockey. Les Blades ont annoncé la nomination de Derek Alfama comme directeur-général au cours de l’été. Il est impliqué dans le hockey féminin depuis une dizaine d’années en tant qu’assistant-entraîneur au niveau universitaire dans la NCAA. Alfama occupe aussi le poste de directeur du développement des affaires du Fidelity Bank Worcester Ice Centre. Il a donc tout intérêt à ce que son équipe connaisse du succès autant sur la glace qu’aux guichets.

Le nouveau directeur-général a confié le mandat de diriger l’équipe à Paul Kennedy, un homme grandement impliqué dans le hockey au Massachussets à tous les niveaux. Le hockey féminin n’est pas étranger à Kennedy, il a fut entraîneur-technique de l’équipe nationale américaine jusqu’en 2014. Au cours de sa longue carrière, il a entre autre dirigé Erika Lawler et Meghan Duggan tout juste avant leur passage dans la NCAA. Ces deux joueuses sont devenues membres de l’équipe olympique américaine, Duggan était d’ailleurs la capitaine à PyeongChang.

Après une saison 2017-18 désastreuse, plusieurs joueuses ont quitté le navire. La meilleure pointeuse, Kate Leary (16 pts) a accepté un contrat avec l’équipe féminine de Lugano en Suisse. Le KRS Vanke Rays de Shenzhen a embauché Michelle Ng tandis que Dru Burns et Taylor Wasylk ont opté pour poursuivre leur carrière avec le Pride de Boston dans la NWHL.

La joueuse de troisième année et deuxième pointeuse de l’équipe en 2017-18 Meghan Grieves agit comme leader cette saison. La direction mise sur la jeunesse pour rebâtir. Les dernières années n’ont pas aidé les Blades, leur réputation rend difficile l’embauche de vedettes. Il s’agit d’ailleurs de la seule équipe de la LCHF à ne pas compter sur au moins une olympienne. Si l’on prend un angle plus positif, cela laisse le champ libre à plusieurs jeunes athlètes de saisir leur chance.

Sans les prouesses de Lauren Dahm, la situation pourrait être encore pire pour les Blades. L’équipe présente une fiche combinée de 4-76-5 depuis 2015-2016.

Devant les filets Lauren Dahm est de retour comme gardienne numéro un. Les statistiques qu’elle a cumulé l’an dernier ne lui rendent pas justice. Elle fut bombardé de toutes parts à chaque match. Dahm a réussi 1023 arrêts soit en moyenne 38 par match. Sa moyenne de buts alloués se chiffrait à 3,91 et son taux d’efficacité à ,908. Il serait intéressant de voir ce qu’elle pourrait accomplir avec une meilleure équipe devant elle.

Qu’est-ce qui a causé la perte des Blades?

Cette franchise n’a pas toujours été aussi moribonde. Pas nécessaire de retourner dans un passé si lointain pour constater qu’elle fût pendant un moment une force dans la ligue. En 2014-2015 les Blades terminent au premier rang du classement général avec une fiche de 17 victoires, 6 défaites et une défaite en temps supplémentaire. Boston poursuit sur sa lancée en série et met la main sur la coupe Clarkson contre Montréal. Le coeur de l’équipe est composé de Brianna Decker, Hilary Knight, Jocelyne Lamoureux, Kacey Bellamy et Geneviève Lacasse. Toutes ses joueuses représentaient et représentent toujours des éléments importants des équipes nationales canadiennes et américaines.

À l’été 2015, la National Women Hockey League est créée et les dirigeants annoncent que les joueuses recevront un salaire d’au moins 10 000$ par année et que chaque équipe devra respecter un plafond salarial de 270 000$. À cette époque, la LCHF n’offre pas de compensation aux athlètes comme c’est le cas actuellement. Plusieurs joueuses décident de quitter les Blades pour le Pride de Boston. Il semble que la franchise ne s’en soit jamais remise.

Grande nouvelle pour la LCHF

La LCHF a annoncé jeudi, le 15 novembre, un partenariat avec les Maple Leafs de Toronto pour la présentation du match des étoiles et de la finale de la Coupe Clarkson. Le Scotiabank Aréna, domicile des Leafs, sera l’hôte de la partie regroupant les joueuses s’étant le plus illustrées le 20 janvier prochain. Le match de championnat sera quant à lui disputé le 24 mars 2019 au Coca-Cola Coliseum. Il s’agit de l’endroit où les Marlies de Toronto de la Ligue Américaine de Hockey disputent leurs parties locales. Les deux événements seront retransmis en direct sur Sportsnet.

 

Crédit photo : The CWHL / The CWHL / Worcester Blades

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