L’année de misère qu’est 2020 tire bientôt à sa fin. En raison du confinement, nous n’aurons peut-être pas droit aux rassemblements familiaux durant le temps des fêtes, mais au moins le Championnat mondial junior sera assurément sur nos écrans. Fidèle à son habitude, Équipe Canada est considéré grand favori pour remporter la médaille d’or, grâce à un alignement riche en talent. Survolons ensemble les joueurs à surveiller du côté canadien, ainsi qu’une projection des lignes et duos que l’on pourrait retrouver lors du championnat.
Le Canada a remporté la médaille d’or l’an dernier et pourra compter sur une redoutable formation une fois de plus, même que l’analyste de TSN Craig Button, spécialisé dans les espoirs du hockey, pense que l’équipe terminera le tournoi invaincu! Autant à l’attaque, avec les 14 choix de première ronde, qu’en défense, avec une brigade mobile, responsable et polyvalente. Devant le filet, il n’y a toujours aucune certitude à savoir qui sera le gardien partant, quoique Taylor Gauthier aurait une mince avance si l’on se fie aux dires de l’entraîneur André Tourigny. Ce dernier aura à sa disposition un alignement adapté à un système de jeu rapide et physique, axé sur la possession de rondelle, un style prôné par Équipe Canada depuis plusieurs années. D’ailleurs, le Canada ne compte pas moins que 20 choix de première ronde parmi ses rangs, une nette majorité comparativement aux autres formations, tel qu’indiqué par EliteProspects :
JOUEURS À SURVEILLER
Kirby Dach : Le seul vrai joueur de niveau LNH (Thomas Harley n’y a joué qu’une seule partie en séries la saison dernière), Dach sera le capitaine et le leader offensif de l’unité canadienne. Le Canada aura dans ses rangs l’un des meilleurs espoirs du tournoi, un joueur de centre de 6’4’’ qui patine merveilleusement bien et qui excelle devant le filet adverse. Dach est un impressionnant fabricant de jeu qui va rendre ses coéquipiers meilleurs et dominer ses adversaires physiquement. Il domine par son habileté à protéger la rondelle en zone offensive et à contrôler le rythme du jeu en possession de celle-ci.
Bowen Byram : Potentiellement le meilleur défenseur du tournoi (voir même le meilleur joueur), Byram est un joueur complet qui se démarque par sa mobilité et son « hockey IQ ». Un remarquable patineur, il transporte aisément la rondelle à travers les trois zones et ferme rapidement l’écart entre lui et le porteur adverse. Byram possède les atouts pour dominer une partie à lui seul. Il a d’ailleurs été nommé assistant-capitaine.
Connor McMichael : Du côté de McMichael, on peut définitivement s’attendre à le voir évoluer sur le premier trio, lui qui a enregistré 5 buts en 7 rencontres sur le quatrième trio à l’édition 2020. Muni d’un tir vif et trompeur, McMichael s’avère aussi créatif avec la rondelle et la manipule aisément en espace restreint. Il possède des atouts de marqueur polyvalent qui lui permettront de jouer également sur l’avantage numérique et peut-être terminer meilleur buteur du tournoi.
Quinton Byfield : Après un rôle plutôt effacé au tournoi de 2020 (une passe en sept rencontres), Byfield sera vraisemblablement le centre de la deuxième ou troisième ligne. Le grand gaillard de 6’4’’ joue comme un attaquant de puissance, mais avec beaucoup de finesse grâce à son électrisant maniement de rondelle et son puissant coup de patin. Il transporte exceptionnellement bien la rondelle et fait preuve de beaucoup de vitesse en transition. Byfield n’a pas connu le meilleur camp, ni le meilleur tournoi l’an passé à 17 ans, mais sa performance influencera de beaucoup les chances du Canada de remporter la médaille d’or.
Jamie Drysdale : Dans un rôle de septième défenseur au dernier tournoi, Drysdale sera l’un des meneurs de l’équipe à cette édition. Drysdale est un patineur très mobile, dynamique à l’attaque et efficace en défense. Il prospère dans les trois zones et mène remarquablement bien l’avantage numérique. Non seulement il se démarque grâce à son coup de patin élite, mais sa lecture du jeu est exceptionnelle. Drysdale va fort probablement compléter la première paire avec Byram et jouer sur l’avantage numérique.
Peyton Krebs : Krebs se démarque lui aussi du lot grâce à un jeu complet, une très bonne vision et un coup de patin fluide. Il distribue bien la rondelle et excelle à créer de l’espace pour ses partenaires de trio. Un leader naturel, Krebs devrait se tailler une place sur le « middle 6 » et devenir un élément crucial à court d’un joueur, tout en ayant les habiletés pour jouer sur l’avantage numérique si on lui demande. Sa prestation sera clé puisque Krebs sera le « couteau suisse » d’Équipe Canada, le joueur fiable qui peut jouer dans toutes les situations.
Alignement – pratique du 12 décembre
Jack Quinn – Dylan Cozens – Kirby Dach
Connor Zary – Quinton Byfield – Philip Tomasino
Dylan Holloway – Alex Newhook – Jakob Pelletier
Cole Perfetti – Connor McMichael – Peyton Krebs
Ryan Suzuki – Dawson Mercer
Kaiden Guhle – Justin Barron
Brayden Schneider (droitier) – Jordan Spence
Bowen Byram – Jamie Drysdale
Thomas Harley – Kaiden Korczak
Taylor Gauthier
Devon Levi
Dylan Garand
Il est à noter que ces lignes relèvent plus d’essais et d’expériences que d’un alignement définitif, quoique toutefois révélateur. Tout d’abord, il est fort probable que l’on voit Dach au centre plutôt que Cozens, ainsi que McMichael à l’aile gauche à la place de Quinn. L’idée est clairement d’instaurer un marqueur naturel aux côtés de Dach et Cozens. Byfield devrait centrer la deuxième ligne, sûrement accompagné de Perfetti ou Quinn à gauche et Krebs ou Tomasino à droite. Le troisième trio composé d’Holloway, Newhook et Pelletier devrait demeurer intact, puisque les trois ont rapidement développé une chimie et se sont même attiré les éloges de l’entraineur André Tourigny. Le quatrième trio serait alors comblé possiblement par Mercer, Krebs (s’il n’est pas placé sur le deuxième trio) et Perfetti/Quinn ou encore Zary. Donc, un alignement potentiel pour le début du tournoi pourrait plutôt ressembler à ceci :
Connor McMichael – Kirby Dach – Dylan Cozens
Jack Quinn – Quinton Byfield – Philip Tomasino
Dylan Holloway – Alex Newhook – Jakob Pelletier
Cole Perfetti – Dawson Mercer – Peyton Krebs
Connor Zary (ailier) – Ryan Suzuki (centre)
Bowen Byram – Jamie Drysdale
Thomas Harley – Kaeden Korczak
Kaiden Guhle – Justin Barron
Braden Schneider (droitier) – Jordan Spence
Taylor Gauthier
Devon Levi
Dylan Garand
ATTAQUE
Au premier trio, on aurait donc un fabricant de jeu élite en Dach, accompagné d’un marqueur tel que McMichael et d’un attaquant complet comme Cozens, qui fait un peu de tout offensivement. Ce dernier se démarque grâce à sa rapidité, mais aussi grâce à son amalgame de gabarit (6’4’’), de jeu avec la rondelle et de touche de marqueur.
Le deuxième trio centré par Byfield pourrait être une ligne 100% OHL, avec Jack Quinn et Philip Tomasino aux ailes. Quinn se démarque grâce à sa polyvalence en tant que marqueur, son travail acharné et son jeu solide dans les deux sens de la glace. De son côté, Tomasino est un virtuose offensif qui possède les atouts pour mener sa ligne et transporter la rondelle grâce à son impressionnante agilité, sa rapidité explosive, ainsi que ses talents de distributeur et marqueur.
La troisième unité serait déployée si Tourigny veut beaucoup d’énergie et d’échec-avant. Holloway et Pelletier sont des féroces compétiteurs, des joueurs intelligents qui n’ont pas froid aux yeux. Ils travaillent fort pour récupérer les rondelles et ne vont pas hésiter à mettre en échec tout ce qui bouge. Ajoutez-y Newhook, un attaquant extrêmement rapide et talentueux. Ses premières foulées sont explosives, il est impitoyable en échec-avant, en plus d’être un fin marqueur et passeur. À mes yeux, ce trio va passer la majorité de son temps de jeu dans la zone adverse.
Pour la dernière ligne, Perfetti et Zary seraient interchangeables, tout dépendamment si Tourigny veut une ligne défensive et versatile avec Zary, ou plus offensive et dynamique avec Perfetti. Mercer et Krebs sont quasi assurés de faire partie de l’alignement et représenteraient le duo d’attaquants le plus responsable du tournoi, tout en étant offensivement dangereux. Connor Zary est ultra compétitif et rempli de talent avec un remarquable sens du jeu. Il met toujours de la pression sur l’adversaire, joue très bien en possession de la rondelle, peut jouer sur toutes les lignes et dans toutes les situations.
Quant à Perfetti, il n’a pas connu le meilleur camp, mais demeure tout de même un grand compétiteur et un passeur élite avec une incroyable vision. Son contrôle de rondelle est trompeur et élusif, alors que son lancer s’avère létal. Fortes sont les chances que Perfetti évolue sur l’une des vagues d’avantage numérique.
Ryan Suzuki devrait sûrement être le 13e ou 14e attaquant, lui qui jouerait évidemment sur le top 12 d’attaquants de n’importe quelle autre équipe du tournoi. S’il doit prendre la place d’un blessé, Suzuki devrait nous démontrer un grand passeur qui prospère avec la rondelle et pourrait être inséré avec un homme en plus.
DÉFENSE
La paire n.1 d’Équipe Canada sera sans aucun doute Bowen Byram et Jamie Drysdale, un duo ayant le potentiel d’être le meilleur du tournoi. Ainsi, la deuxième paire devrait être composée de Thomas Harley et Kaeden Korczak. Harley, un grand patineur extrêmement agile dans les quatre directions, est aussi muni de mains rapides et s’avère intelligent avec la rondelle. Il est très avancé dans ses entrées et sorties de zone. Korczak a connu un bon camp et se révèle comme un défenseur plus défensif, avec un coup de patin respectable et un positionnement impeccable. Il possède un jeu simple et efficace qui créer beaucoup de revirements en sa faveur.
La troisième paire serait donc constituée de Kaiden Guhle et Justin Barron. L’espoir du Canadien va aider Équipe Canada grâce à sa mobilité de pointe et son excellent « gap control ». Guhle est un défenseur intelligent qui sait jouer physique et joue avec un « edge ». À sa droite, Justin Barron est un incroyable patineur qui peut aisément mener la relance et rapidement fermer l’espace entre lui et le porteur du disque. Ce troisième duo responsable devrait être sur la glace contre les meilleures unités adverses à multiples reprises durant le championnat.
Il ne serait guère surprenant de voir Schneider à la droite de Harley sur la deuxième unité défensive. Plusieurs avaient projeté ces derniers sur la même paire, mais Korczak a connu un meilleur camp que Schneider et a joué à quelques reprises avec Harley durant le camp. L’espoir des Rangers excelle dans sa propre zone et couvre merveilleusement bien l’espace entre lui et son opposant. Il bouge très bien la rondelle et fait preuve de patience dans ses décisions. Schneider n’hésite pas à annihiler ceux qui se mettent sur son chemin non plus. S’il est le septième défenseur, il sera probablement utilisé lors des mises au jeu en zone défensive.
Jordan Spence complète cette unité défensive en raison de son jeu avec la rondelle et son agilité dans les quatre directions. Il possède un petit gabarit et son patin pourrait être plus explosif, mais Spence demeure un atout utile sur la deuxième vague d’avantage numérique et certaines mises au jeu en zone adverse. Il apporte une profondeur offensive à cette unité très responsable.
GARDIENS
L’obtention du poste n.1 n’a jamais été aussi serrée et incertaine qu’à cette édition. Selon les commentaires de l’entraineur André Tourigny, l’équipe semble pencher du côté de Gauthier, mais ce n’est pas gagné. Gauthier est un gardien très athlétique avec un bon gant, mais ses lectures et son positionnement laissent parfois à désirer. Il compense toutefois avec sa compétitivité.
Levi a impressionné au camp, enregistrant un blanchissage de 36 arrêts. Levi est un cerbère calme devant son filet avec un bon positionnement et qui analyse bien le jeu devant lui. Si Gauthier faillit à la tâche, il ne serait pas surprenant de voir Levi saisir l’opportunité du poste de gardien n.1.
Il ne faut cependant pas compter Dylan Garand hors de la course. Le choix de 4e ronde des Rangers a été l’un des meilleurs gardiens dans la WHL la saison passée. Il est extrêmement rapide, agile et possède les atouts pour remporter une partie à lui seul. Garand n’est toutefois pas le gardien le plus imposant et à tendance à jouer un peu trop profondément dans son filet par moment.
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