Des chiffres et des chiffres

Bonjour

Je suis de retour après un automne bien occupé qui m’a tenu loin de l’écriture sportive. Vous m’avez manqué et je suis heureux de vous retrouver par cet article.

Pour cette chronique, qui sera en deux volets, j’aimerais parler de la valeur des athlètes. Je parle ici de la valeur monétaire. Dans le sport d’aujourd’hui, la valeur d’un athlète est liée aux chiffres. Ces chiffres qui sont utilisés pour comparer les joueurs, les classer; classement qui détermine ensuite, en chiffres, la valeur d’un joueur. Ces chiffres qui se retrouvent inclus dans un contrat, parfois signé devant une assemblée de journalistes, découlent d’une négociation entre un agent nourri au pourcentage et une équipe, cherchant à entrer ces chiffres dans le plafond salarial de l’équipe et dans le budget, préautorisé par un conseil d’administration.

La valeur d’un athlète se mesure beaucoup en terme numérique et binaire.   Les agents utilisent des projections pour demander un salaire en se basant sur ce que pourrait faire dans le futur un athlète et en se comparant au salaire d’un joueur venant de signer un contrat lucratif, qui a lui-même signé son propre contrat inspiré d’un précédent contrat… Une vraie spirale numérique quoi…

Maintenant, ils utilisent même ce qu’ils appellent les statistiques avancées. Vrais, les Athletics d’Oakland de Billy Bean ont obtenu un certain succès avec les statistiques avancées. Cependant, dans la vie comme dans le film Moneyball, cela ne dure qu’un temps. Les gestionnaires d’équipe sportive qui utilisent cette voie sont tous en train de se casser les dents sur leur calculette et tabulateur Excel ou l’on déjà payé de leur congédiement. Prenez l’exemple des Coyotes de l’Arizona avec leur vingtenaire directeur-général John Chayka. Il est un adepte des statistiques avancées. Voyez-vous une différence dans cette équipe? Je vois que les départs des vétérans Mike Smith et Shane Doan, menant à la démission de Dave Tippett, ont pavé la voie au pire départ d’une équipe de hockey dans toute l’histoire de la LNH…

Au football, les Browns de Cleveland, l’équipe sans logo, et au rendement aussi moribond que n’importe quel jeu de mots (de mauvais goût) que nous pourrions faire avec le nom Browns, viennent de congédier leur DG, monsieur Sashi Brown (attention pas de rictus sur son prénom svp). Grand amateur des statistiques avancées, il aura cumulé sous son règne, une fiche de 1 victoire en 28 matchs. Même les films de Star Wars sont plus productifs que les Browns.   Depuis le 18 décembre 2015, Star Wars a fait trois films. Les Browns ont gagné un seul match… Un match.   Pour un DG, qui adorait les statistiques, les fans de Cleveland se souviendront d’une statistique, au singulier en plus. 1 victoire en deux ans… Imaginez un instant que le CH offre un rendement similaire dans la LNH : une 1 victoire en 28 matchs. Prédiction ; Ils donnent des billets pour voir le prochain match en plein air, car le Centre Bell aura été brulé. Quand on compare, on se console…

Je suis de plus en plus étonné par le « branding » des athlètes sportifs.  Ils veulent le maximum de dollars, en salaire et en publicité, durant leur carrière, en sachant que celle-ci ne dépassera jamais les vingts ans de longévité.  Dans le monde d’aujourd’hui, c’est ainsi, semble-t-il!!!  Désolant de voir cela.   Que se passe-t-il avec la loyauté, le leadership, la résilience et la soif de vaincre.  En ce moment, dans les fils d’actualité de Facebook et de Twitter (Dieu merci Occupation Double est terminé), on sait comment s’habille (si peu) Eugénie Bouchard pour l’Halloween.   Ok, c’est une jolie jeune femme.  Fait-elle du mannequinat ou du tennis professionnel.  Je me questionne.  Imaginez Sidney Crosby, en pleine léthargie depuis deux ans, poser en bobette pour faire la promotion de Fruit of the Loom…  L’image est frappante.

Honnêtement, parlons un peu de nos CH.  Au salaire que commandera Carey Price, c’est impardonnable qu’il ne salue la foule en quittant le match alors que tous ses coéquipiers le font.  Il est au-dessus de tout cela.  Quand je l’écoute répondre (quand il s’en donne la peine) aux journalistes, y’a rien dans ses yeux.  C’est vide.  Complètement vide comme la parodie du dernier Bye Bye, décrivant la CAQ.  Rien ne laisse présager dans son attitude, dans son non-verbal qu’il est un gagnant et qu’il répugne la défaite.  Il s’en fou… C’est l’impression que nous avons.  Il nous offre un grand sourire comme une vedette qui se prépare à prendre un selfie avec un fan (ainsi font font font les petites marionnettes, trois petits tours et puis s’en vont).  Et notre capitaine lui, Minimum Pacioretty (car il ne mérite le terme Max).  Quand il parle, j’ai toujours l’impression qu’il lève la main pour demander la permission de le faire.  Je le sens cligner des yeux apeuré de la prochaine question, qu’il répondra en chuchotant ou presque.    Valeureux et courageux ce capitaine.  Lui qui se prépare à signer un prochain contrat, on dirait lui offrir trois millions par saison.  Il semble assez timide pour l’accepter.  Ah non!  Tu oubliais l’agent qui se nourrit au pourcentage.  Il cherche le « Kwan » (voir Jerry Maguire pour comprendre) pour son athlète.

En terminant ce texte, je conclus en mentionnant que les athlètes ne jouent plus avec leur coeur et leurs tripes.  Ils jouent avec leur tête et pour leurs statistiques, leur prochain contrat.  Et vous qu’en pensez-vous?  Au plaisir d’échanger avec vous sur ce sujet.

Daniel Marier Auteur
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8 années
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