Les Canadiennes viennent de profiter d’une fin de semaine de congé et effectueront un deuxième voyage consécutif. Elles se rendront à Toronto pour se mesurer au Furies deux fois. L’action débute à 14:00 samedi 20 janvier et à 13:00 le dimanche. À noter qu’il sera possible de visionner la partie de dimanche en webdiffusion sur le site de la LCHF. Ce sera aussi l’occasion pour Erin Ambrose d’affronter son ancienne équipe, elle qui a disputé sa saison recrue dans l’uniforme du Furies.
Il s’agira des deux derniers affrontements entre Montréal et Toronto cette saison. Jusqu’à présent les Canadiennes ont nettement dominé avec des victoires de 8-3, 7-1 et 7-3. Tout porte à croire que les joueuses du Furies tenteront de sauver la face à domicile en offrant du jeu de meilleure qualité. Elles voudront rebondir après avoir été blanchies deux fois consécutives par le Kunlun RedStar, 6-0 et 2-0. Toronto traverse une période difficile avec une fiche de une victoire, sept défaites, une défaite en prolongation et une en fusillade à ses dix derniers matchs.
La Ligue Canadienne de Hockey Féminin a annoncé que la partie de samedi s’ajoute aux activités prévues dans le cadre de « Hockey Day in Canada. »
Voyage fructueux à Calgary
Les torontoises auront fort à faire pour stopper le Tricolore qui s’est imposé à deux reprises contre l’Inferno. La victoire de 2 à 1, acquise en tir de barrages, le samedi 6 janvier mettait fin à une séquence de dix gains consécutifs de Calgary et permettait à Montréal de se hisser au premier rang de la Ligue Canadienne de Hockey Féminin.
Ce premier match fut largement dominé par l’Inferno qui a bien contrôlé la rondelle et qui a embouteillé les Canadiennes. Emerance Maschmeyer, qui affrontait son ancienne équipe pour la première fois, a fait face à 28 lancers. En s’imposant à plusieurs reprises, elle a permi à son équipe de demeurer dans le match. La cerbère n’a cédé que devant Elena Lovell en milieu de deuxième. La réplique est venue du bâton de Sarah Lefort qui inscrivait son quatrième but de la saison en début de troisième période.
La prolongation n’ayant fait aucun vainqueur, la fusillade s’imposait. On a eu besoin de cinq tireuses pour dénouer l’impasse. Elena Lovell et Brittany Esposito sont parvenues à déjouer Maschmeyer pour Calgary. Marion Allemoz a donné la victoire à son équipe en déjouant Toni Ross. Auparavant Katia Clément-Heydra et Sarah Lefort avaient réussi à loger la rondelle derrière la gardienne adverse.
En l’absence de Noémie Marin, Allemoz s’est vue confier la responsabilité de pivoter le premier trio des Canadiennes. Il s’agissait d’une belle marque de confiance pour la joueuse française, elle qui s’occupe généralement de mission défensive. Son trio, composé de Ann-Sophie Bettez et Karell Émard, a généré plusieurs chances de marquer au cours de la fin de semaine. Jordanna Perroff manquait aussi à l’appel, l’entraîneur Dany Brunet a dû utiliser la défenseure Nachi Fujimoto sur le quatrième trio.
Une bien meilleure performance

Katia Clément-Heydra prend de plus en plus de place dans l’échiquier offensif des Canadiennes.
Si les Canadiennes ont semblé amorphes lors de la victoire de la veille, il en fut tout autrement lors du deuxième affrontement. Dany Brunet semble appuyer sur les bons boutons car son équipe rebondit toujours cette saison après une contre-performance. Ses joueuses furent beaucoup plus intense et ont contrôlé du match. La nouvelle venue Erin Ambrose a ouvert la marque en milieu de première. Il s’agissait par le fait même de son premier but dans la LCHF. Quelques minutes plus tard, Katia Clément-Heydra déjouait Lindsey Post. En fin de troisième, Ann-Sophie Bettez est venue clouer le cercueil de l’Inferno avec son onzième but de la saison en portant le pointage à 3-0.
L’intensité fut relevé d’un cran et le jeu est devenu plus physique comme le démontre les onze pénalités décernées. Les Canadiennes n’ont pu capitaliser au cours des quatre avantages numériques dont elles ont bénéficié. Elles ont cependant été impeccables lors des désavantages numériques. C’est d’ailleurs l’incapacité de l’Inferno de compter lors des unités spéciales que s’est joué le match.
Fière d’une excellente performance la veille, Emerance Maschmeyer a connu un autre fort match en stoppant les 24 lancers dirigés vers elle pour récolter un deuxième blanchissage cette saison. Du côté de Calgary, bien qu’on avait rien à lui reprocher, on a décidé de remplacer Toni Ross par la québécoise Lindsey Post. L’athlète de Chelsea, qui a fait ses classes à l’Université d’Alberta, fut défiée à 33 reprises.
Le point sur la saison 2017-2018
Avec ces deux victoires, les Canadiennes ont pris le premier rang du classement général de la LCHF avec 26 points en 15 matchs. La fiche de treize victoires et deux défaites permet à Montréal de devancer le Kunlun RedStar qui affiche aussi 26 points mais avec deux parties de plus au tableau. Des treize victoires, neuf furent acquises dans les dix derniers matchs dont huit consécutives. Il faut remonter au 14 novembre lors du troisième affrontement contre le Kunlun RedStar pour apercevoir la dernière défaite.
Le Tricolore domine aussi pour les buts marqués. Les filles ont déjoué les gardiennes adverses à soixante reprises. Le Vanke Rays vient au deuxième rang avec 57 filets en seize parties. En défensive, les Canadiennes ne se débrouillent pas trop mal en pointant au troisième échelon pour les buts accordés (34). Elles ne sont devancées que par Calgary (29) et Kunlun (30).
Si l’on scrute les statistiques individuelles, on constate que l’offensive des Canadiennes est bien répartie dans l’équipe avec neuf joueuses qui ont plus de dix points. Seule Ann-Sophie Bettez se retrouve dans le top dix des pointeuses de la LCHF avec 17 points. Ses onze buts la place au cinquième rang à ce chapitre. Les montréalaises peuvent aussi compter sur l’excellence de leur première paire de défenseures. Cathy Chartrand occupe le deuxième rang pour les points chez les arrières avec quatorze tandis que sa collègue Cassandra Poudrier la suit au troisième échelon avec dix. La meneuse, Ashley Brykaliuk du Vanke Rays, est loin devant avec 23 points.
En l’absence des trois olympiennes, les départs à la retraite de Charline Labonté et Julie Chu ainsi que le congé de maternité de Caroline Ouellette, il faut donner beaucoup de crédit à Meg Hewing. Elle a effectué les bons mouvements de personnels durant la saison morte.
La directrice-générale a d’abord complété une transaction avec l’Inferno pour obtenir les services d’Emerance Maschmeyer. Bien que plusieurs observateurs reconnaissaient le potentiel de la jeune athlète, cette dernière n’avait que dix matchs d’expérience dans la LCHF.
La gardienne de deuxième année s’impose comme numéro un et fait très bonne figure au niveau des statistiques. Sa moyenne de buts alloués de 1,68 la place au deuxième rang et son pourcentage d’efficacité de ,931 représente le troisième meilleur. La cerbère a remporté dix de ses onze départs. Maschmeyer saisit l’opportunité qui lui a été offerte et s’acquitte sans complexe de la tâche de succéder à Charline Labonté.
Pour pallier à l’absence d’éléments offensifs, Hewing a fait l’acquisition de Kayla Tutino par voie de transaction. Celle qui fut le premier choix au repêchage occupe le rôle de deuxième centre et apparaît au dix-huitième rang des pointeuses. En défensive, la recrue Laurence Beaulieu apporte de la stabilité à la troisième paire de défenseures en gardant son jeu simple et en évitant les erreurs.
À surveiller du côté de Toronto
Le Furies de Toronto semble grandement affecté par les absentes cette saison. En effet Natalie Spooner et Renata Fast participeront aux Olympiques, deux ont quitté pour la NWHL, la gardienne Christina Kessler a pris sa retraite et Erin Ambrose s’aligne maintenant avec les Canadiennes. On peut considérer la présente saison comme une transition permettant d’intégrer de nouvelles joueuses dont six recrues. Le Furies occupe présentement le sixième rang sur sept dans la ligue avec seulement dix points en dix-neuf parties.
Lorsqu’une équipe est en reconstruction, il peut être difficile de trouver son identité et son style de jeu. Les erreurs défensives et le jeu de transition vers l’attaque est généralement déficient. C’est probablement ce qui explique pourquoi le Furies se retrouve dernier pour les buts accordés (70) et que les joueuses ont inscrit seulement 29 buts en 19 matchs. D’ailleurs seule Carolyne Prevost figure dans le top 20 des pointeuses de la ligue avec 16 points et leur meilleure défenseure, Katie Gaskin, n’en a que cinq. Pour améliorer son sort, on pourrait certainement travailler sur la discipline. Avec 210 minutes de pénalités, Toronto représente l’équipe en ayant cumulé le plus dans la LCHF.
Jessica Platt fait toute une révélation
Ce qui retient l’attention à Toronto depuis un peu plus d’une semaine ne sont pas les insuccès sur la glace mais plutôt la déclaration de Jessica Platt sur son compte Instagram le 10 janvier dernier. Elle annonçait à ce moment qu’elle est transgenre et que le but de son annonce était d’inspirer les gens à vivre la vie qu’ils souhaitent tout en étant fiers de qui ils sont. Elle se dit heureuse de pouvoir réaliser son rêve de jouer du hockey compétitif tout en comptant sur le support de sa famille, son équipe et de la LCHF.
Après une période difficile lors du processus de changement de sexe, elle a décidé de donner des cours de patinage et s’est rendue compte que le hockey lui manquait. Jessica Platt reprend l’entraînement et tente sa chance avec le Furies en 2016-2017. Elle dispute quatre parties. Optimiste, Platt se présente au camp d’entraînement avant la présente saison et réussit à obtenir un poste régulier. Pour en savoir plus sur son histoire, ESPN.com a publié un intéressant texte disponible ici.
La Ligue Canadienne de Hockey Féminin est partenaire de la campagne You Can Play, une initiative qui promeut l’inclusion dans le sport et la lutte contre le sexisme et l’homophobie dans le sport. Le 16 décembre dernier, les Canadiennes s’y était associées lors d’un match contre Markham au Complexe Bell de Brossard. Dans un communiqué, la LCHF affirme qu’elle a toujours favorisé l’inclusion relativement à la race, la religion, l’orientation et l’identité sexuelle et que dans cette circonstance, elle est fière d’appuyer Jessica Platt.

Jessica Platt se dit heureuse de pouvoir vivre la vie qu’elle a toujours souhaité.
Il est possible pour les transgenres d’évoluer dans le circuit en autant que leurs niveaux d’hormones correspondent à ceux qualifiés médicalement de “normaux” pour une femme. À 5’8” et 155 livres, Jessica Platt ne possède pas un physique plus imposant que la moyenne des joueuses de la ligue.
Crédit photo : CWHL / ESPN
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