Suite à un mois d’avril aussi prometteur qu’un John Gibbons branché sur le Herbalife, les Blue Jays se sont écroulés tel Bill Buckner devant un faible roulant de Série Mondiale. En effet, arborant sept jolis matchs au-dessus de « .500 » en levée de rideau, ils se retrouvent dorénavant dans le conflit de l’indifférence, soit à 14 parties des meneurs de Divisions. Les Jays ont déjà vécu une pléiade de hauts et de bas en seulement deux mois; y-a-t-il un psychologue sportif dans la salle? Ou, comme le dirait si bien Rodger Brulotte, les Blue Jays sont présentement aussi appétissants qu’une tarte aux pommes… mais pas de pomme.
Autrement, à quoi devrait-on s’attendre pour le reste de la moisson en cours? Et, surtout, la question qui turlupine au maximum le pauvre gérant d’estrade présentement : verra-t-on « Vous Savez Qui » dans la Ligue Majeure, bientôt? À cette interrogation notoire, Serge Touchette aurait indubitablement rétorqué : « Bonne question, Jean-Maurice ». Tsé, la plèbe canadienne – elle qui y injecte son pauvre dollar-loisir sans trop chigner pour le moment – aura-t-elle le luxe d’apercevoir Vladimir Guerrero Jr sous ses yeux avant la fonte des glaciers de l’Antarctique? Ah ça, seul Babe Ruth le sait, pis Ty Cobb s’en doute.
Selon la tendance, nous pouvons anticiper le pire. C’est que les Moineaux du Canada anglais ont dû composer avec autant de blessures qu’un Troy Tulowitzki en manque de glucosamine et des performances dignes d’un Mark Grudzielanek certains soirs à l’avant-champ. Le tout a d’ailleurs donné droit à des pirouettes beaucoup moins glorieuses que celles de Ozzy Smith lors de la confection de l’alignement. Bref, envoyer Russel Martin faire quelques heures supplémentaires au troisième coussin en l’absence de Josh Donaldson était une chose, mais le faire commencer sa première partie en carrière à l’arrêt-court en était une toute autre. Cela dit, respect à Martin, lui qui ne recule jamais devant un nouveau défi. Et sa valeur marchande, me demanderez-vous? Well, avouons qu’un frappeur de ,165 de moyenne au prix de 20 millions de douleurs par année risque de n’attirer que les bruits de criquets, les agences de recouvrement et les gens qui se sont trompés d’endroit, sans plus.
Et il y a peut-être beluga sous roche, ici. Rapport qu’un début de processus de nouvelle garde est sans doute dans le rétroviseur. Je m’explique : on sait que le receveur québécois est signé jusqu’en 2019, incluant une clause de non-mouvement pis toute. Pendant ce temps? Eh bien, le jeune Jansen frappe quasi comme un Jose Canseco sur la créatine dans le triple-A, affichant une séquentielle offensive de .323/.433/.476, et avec plus de buts sur balles dans le caisson que de retraits sur des prises. Les Blue Jays possèdent assurément des espoirs plus excitants que lui dans leurs filiales, mais rappeler Jansen en temps et lieu serait logique à souhait et ferait des Jays une bien meilleure équipe. Le hic, c’est que les dirigeants ne sont probablement pas prêts à écarter un vétéran comme Martin aussi hâtivement.
Parlant d’espoirs aussi excitants que le fessier de Mike Trout dans du spandex une taille trop petite; que pouvons-nous dire de plus au sujet de Vladimir Guerrero Jr? Ses chiffres au bâton sont sarcastiquo-ridicules (.426/.474/.716), il possède la puissance de son padré et il ne se fait presque jamais retirer sur trois prises. Il vient d’avoir 19 ans en mars, puis les experts s’entendent tous pour dire que Guerrero serait automatiquement le deuxième meilleur athlète de l’équipe à la seconde qu’il déposerait ne serait-ce qu’un petit orteil dans ce fameux cirque appelé Le Big Show. Ou peut-être même le meilleur de la bande, si les problèmes temporaires de Josh Donaldson en 2018 deviennent récurrents. Chose certaine, lorsqu’on observe des jeunes loubards dynamiques et gagnants tels que Ronald Acuna et Juan Soto contribuer autant à leur équipe respective, le scénario où Vlad Jr obtient enfin ce fameux appel devient encore plus fantasmagorique.
Oh oh oh. Il ne faut toutefois pas oublier les maudites politiques, dans l’équation. Quelques questions en vrac : Les Jays devraient-ils faire appel à leur meilleur espoir avant la fatidique date du « Super Two », voire une manœuvre qui leur coûterait des millions de dollars supplémentaires? Devraient-ils promouvoir Guerrero alors que l’actuel joueur de concession évolue présentement à la même position? Devraient-ils lui donner plus de temps dans le système ferme afin qu’il peaufine son jeu défensif? Doux Jésus, les Blue Jays de Lord Durham peuvent-ils réellement cracher sur cette surcharge d’électricité qu’amènerait la présence d’un Guerrero à travers tout le pays? Spécialement alors que cette présente saison semble s’en aller directement au même endroit que la carrière de Brad Fullmer… (dans l’oubli?)
Si seulement les dirigeants prenaient leurs décisions en ne se basant que sur le facteur plaisir; hélas! En fait, le premier Directeur Général à officialiser la venue prématurée d’un espoir chez les pros en déclarant « ce gars-là est incroyable et nous le devons à nos fans » recevra toute ma réserve de Skittles mauves et rouges – je suis même prêt à y ajouter ma carte de Kenny Lofton recrue dans le lot.
C’est simple, on aimerait parfois croire que le côté profits de la chose ne prédomine point l’aspect du jeu et de la passion. Apercevoir Guerrero au poste de frappeur de choix à la place de Kendrys Morales, par exemple, constituerait probablement l’une des plus importantes améliorations à l’alignement de toute l’histoire de la franchise, aux yeux des fans.
Le plus grand problème dans ce cas-ci, c’est bel et bien l’érosion de la valeur marchande de Josh Donaldson. Si le cogneur blondinet a encore passablement de valeur, il faut avouer que le prix payé pour un tel troisième but aurait été beaucoup plus alléchant l’été dernier. Surtout lorsqu’on se rend compte qu’il ne frappe que pour .234/.333/.423 cette saison, qu’il combat les blessures tel un octogénaire qui refuse de mettre un terme à sa carrière de pétanque full contact et qu’il n’est vraiment plus le mur défensif qu’il a jadis été dans le passé.
Encore une fois, voici la magie de peser le pour et le contre lorsque vous dirigez une équipe des ligues majeures. D’autres questions bonies : À quelle vitesse souhaitez-vous changer de stratégie, spécialement lorsque vous avez atteint le série de championnat aussi récemment qu’en 2016? À quel niveau considérez-vous que les revenus pourraient en être affectés si vous transigez votre tête d’affiche, en plus du fait que vous avez mené la ligue deux saisons de suite au niveau de l’assistance, que le talent de votre concession se dissout aussi rapidement que la moyenne au bâton de Justin Smoak – en deuxième moitié de saison – et qu’une reconstruction complète est sur le point de vous péter en pleine figure?
Au final, il est clair que les Blue Jays ont manqué de vision et qu’ils se sont accrochés à un rêve perdu. Plusieurs chevronnés croient qu’ils auraient dû échanger Josh Donaldson alors qu’il possédait encore sa pleine valeur; et prévoir le fait que Guerrero allait se « chrysalider » en un prodige capable d’évoluer chez les hommes dès l’âge de 19 ans. Maintenant, la meilleure chose qui pourrait survenir serait que Donaldson retrouve sa simili touche d’antan, aidant l’équipe à la rendre plus esthétique pour l’œil du spectateur désabusé, ou qu’il retrouve une valeur marchande digne de ce nom, et qu’il devienne ainsi la plus belle prise de la prochaine date limite des transactions.
Que feriez-vous avec Vladimir Guerrero Jr? Le laisseriez-vous frapper sur un T-ball dans les rangs juniors, ou le placeriez-vous to the go sur le prochain cover du jeu MLB19? On vous pose la question.
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