Une reprise sportive très attendue…

A qui de droit,

Depuis maintenant près d’un an que les activités de sports mineurs ont été chambardées par l’arrivée de la COVID-19 mondialement. Je veux, avec ce billet, parler de la situation qui me concerne le plus, soit celle du hockey mineur, mais aussi des autres sports autant civils que scolaires. En tant qu’entraîneur au niveau Midget et analyste dans le Midget AAA, je constate les effets de plus en plus négatifs à plusieurs niveaux dû à leur inactivité.

D’entrée de jeu, je ne veux en aucun point parler de santé publique de la pertinence ou non des mesures actuelles, car ce n’est pas mon expertise. Loin de moi l’idée de rabaisser qui que ce soit. Je veux simplement aider à faciliter une prise de conscience qui va au-delà de l’amusement d’un sport mineur.

Je tiens à souligner que je ne suis point le seul à prendre l’initiative de la faire et j’encourage toutes les personnes qui désirent reprendre leur sport à faire la même chose.

Aspect psychologique

Pour plusieurs jeunes, le sport est une échappatoire. Que ce soit pour le défoulement ou que ce soit pour en quelque sorte ‘’fuir une ambiance familiale pas toujours évidente’’. Plusieurs jeunes m’ont déjà fait part de quelques situations en rapport avec la vie familiale et que le sport leur permettait de pouvoir s’exprimer plus librement. Ayant déjà aussi joué au hockey, je confirme cette affirmation. Un joueur me confiait récemment qu’étant timide dans la vie de tous les jours et qu’il avait de la misère a extérioriser son surplus d’énergie. Je ne suis pas psychologue ni médecin, mais ces experts mentionneront tous a l’unanimité ou presque que le sport permet de justement sortir ‘’le mauvais’’ et sans compter les effets positifs pour la santé.

L’équipe

Le hockey est un sport d’équipe. Étant chroniqueur sportif et animateur d’une émission de radio de sports depuis une dizaine d’années, j’ai pu côtoyer des sportifs qui se sont sortis de la misère en pratiquant un sport. Combien de boxeurs ont été sauvés par la boxe? La discipline qu’exige ce sport est incroyable et ceux-ci n’ont pas eu le choix de se conformer à ce style de vie s’ils voulaient avoir la chance de pouvoir toucher des bourses importantes. Je ne dis pas que le sport mineur fait en sorte que les jeunes vont se sortir de la misère ou du trouble, je mentionne simplement que l’esprit d’équipe et la discipline imposée dans n’importe quel sport peut être très bénéfique.

On dit souvent que le sport est en quelque sorte ‘’la première école de vie’’. Il faut se conformer aux règlements en place sous peine de pénalités, apprendre l’esprit d’équipe et de groupe, le respect des adversaires, être capable de recevoir les directives des entraîneurs qui agissent en quelque sorte comme les patrons des joueurs qui auront dans la plupart des cas a en avoir dans leur vie professionnelle.

Pour paraphraser le doc Sylvain Guimond : ‘’ que la saison de hockey ou de basket soit annulée, ou que les autorités décident de ne pas tenir les Jeux olympiques, cela aura de violents impacts sur bien des athlètes.’’

Équipements

Plusieurs manufacturiers de sports se sont renouvelés en ces temps de pandémie en innovant. Bauer a entre autres sorti une pièce d’équipement assez impressionnante pour tenter de satisfaire aux agences de santé. Il s’agit du casque anti-gouttelettes Concept 3 de Bauer qui s’encastre dans la visière Concept 3 et qui est déjà sur le marché. Ce nouveau produit anti-gouttelettes de Bauer a pour effet de retenir les expulsions d’aérosols de la part du joueur qui le porte, en plus de le protéger contre les éclats de gouttelettes d’un coéquipier ou d’un adversaire sur la glace. La beauté dans tout cela est que cette nouvelle pièce d’équipement a été présentée aux diverses fédérations de hockey au pays, comme Hockey Canada et Hockey Québec, en plus d’avoir déjà obtenu le feu vert de la part des autorités compétentes en la matière. Voilà une alternative qui pourrait être intéressante pour les différentes organisations de hockey. Il faut savoir s’adapter. Les commerces l’ont fait avec les mesures additionnelles pour pouvoir opérer de nouveau, il faut laisser le sport s’adapter aussi. J’ai lu récemment dans un article paru dans la presse du 16 juin 2020, que le vice-président en innovation de produits chez Bauer Dan Bourgeois mentionnait ceci : ‘’ On pense que cette visière va permettre d’accélérer le retour du hockey mineur, on pense que ça va bouger plus rapidement au cours des prochaines semaines’’

Or, non seulement le hockey n’a pas repris plusieurs mois après la sortie de ce nouveau casque, mais personne n’a semblé se pencher sur la question d’accommoder cette pièce d’équipements et l’imposer a tous les joueurs de tous les niveaux.

Nuire au développement

Certaines catégories sont plus importantes que d’autres j’en conviens. Cette période d’inactivité est très néfaste pour ceux qui souhaitent évoluer dans des catégories élites et supérieures. Si on prend l’exemple du hockey et des joueurs qui évoluent au niveau Midget AAA ou scolaire, ceux-ci sont impactés par le manque de visibilité et pourrait compromettre les chances de repêchage au niveau supérieur. Je tiens à dire que le repêchage pour tout athlète représente l’accomplissement d’énormes sacrifices. C’est la consécration d’un travail acharné durant de longues années. Une année d’inactivité peut coûter cher à ces joueurs qui voudraient éventuellement faire de leur sport un métier. Bien qu’une très grande minorité d’athlètes se rendront un jour dans les grandes ligues, n’en demeure pas moins que le sport apporte beaucoup de bienfaits, certains ayant déjà été mentionnés plus haut.

Coût important

Il ne faut pas négliger non plus le coût important qu’occasionne la pratique de certains sports dans certains établissements scolaires. Les familles qui investissent de l’argent dans l’éducation académique, mais aussi sportive de leur enfant souhaitent le faire dans les meilleures dispositions possible. Comment justifier des coûts aussi faramineux si on ne permet pas à ces jeunes de bouger? Est-ce que les commissions scolaires seront prêtes à rembourser les parents pour la partie sportive qui n’a pas été respectée en quelque sorte? Je doute qu’il y ait une clause ‘’force majeure’’ ou ‘’catastrophe naturelle’’ rattachée aux contrats que les parents signent lors de l’admission des jeunes a l’école. Bien souvent, le sport-études est en demande et la popularité de ce programme est en hausse.

Arrêt de la saison après les camps d’entraînements

Je ne suis pas le seul a me poser la question suivante : Pourquoi avoir autorisé les camps d’entraînements au hockey mineur au début de l’automne si on a finalement décidé d’interrompre les activités depuis le début du mois d’octobre? Je crois forcément que le gouvernement savait qu’il allait arrêter le sport mineur et il aurait dû informer les différentes organisations sportives de ces intentions. Le problème dans tout cela est que ces jeunes ont pu jouer au hockey pendant seulement un mois sous de strictes conditions comme si on disait ‘’ on vous a laissé la chance de toucher la glace de nouveau, mais maintenant il faut refermer’’. Il aurait fallu dès le départ tout annuler si l’intention y était depuis le début.

De plus, je tiens à préciser qu’aucune éclosion n’a émané des sports mineurs. Je comprends que le message du gouvernement est d’éviter les rassemblements le plus possible, mais dans un cadre strict je crois que le sport peut quand même être autorisé. Les règlements des différentes organisations étaient clairs et tout le monde s’y conformait dans l’exception. Pourquoi? Pour l’amour de leurs sports. Pour plusieurs, le sport mineur est probablement la dernière occasion pour eux de jouer et compétitionner a un niveau assez élevé alors pourquoi enlever cette expérience de vie importante? Sans compter l’incertitude au niveau de la reprise des activités dans un avenir plus ou moins rapproché.

Reprise du sport : possibilités accrues de blessures importantes

Un aspect important qu’il faut souligner est que l’inactivité des joueurs occasionnera de nombreuses blessures, parfois plus sérieuses qu’on peut le penser. Je parlais récemment a un thérapeute sportif qui a roulé sa bosse en Europe et maintenant dans la ligue nationale qui me disait que la reprise du jeu peut être très dangereuse après un si long arrêt. Premièrement parce que les camps d’entraînements spécialement au hockey se sont faits sans contacts, mais aussi parce que les réflexes seront perdus. Il faut comprendre que la coordination est un aspect très important au hockey. Ne vous demandez-vous pas pourquoi les joueurs blessés au niveau professionnel prennent toujours quelques jours après leur rétablissement pour revenir. La fameuse ‘’game shape’’ doit être retrouvée, il est dangereux de mettre des joueurs dans l’action à froid. Les réflexes et les repères ont été perdus après tout ce temps et il est important de repartir la machine. Si la situation perdure, je crois que nous assisterons à une recrudescence des commotions cérébrales dans les sports de contacts. Les effets sur la santé pourraient être plus dommageables que le virus de la COVID-19 en soi. Les séquelles au niveau physique peuvent être assez importantes également. Je crois qu’il ne faut surtout pas négliger cet aspect très important lorsque vient le temps de décider de reprendre les activités ou non. Ce n’est pas, a mon avis, deux semaines de camps d’entraînement qui règleront le problème. Il faudrait se pencher très sérieusement sur la question.

Après avoir contacté le Dr Benneth Omalu qui est le héros du film ‘’Concussion’’, il constate une hausse des traumatismes à la tête au niveau même des sports amateurs dû à l’inactivité des jeunes sportifs. Je crois qu’il faudrait trouver une façon de travailler là-dessus.

Pour conclure ce billet, je ne peux m’empêcher que de souhaiter la reprise des activités sportives tant au niveau amateur que scolaire ne serait-ce que pour quelques mois seulement. Comme énuméré dans ce texte, les effets de l’inactivité sont variés et peuvent être beaucoup plus graves que le virus en soi. Je suis convaincu que collectivement nous pourrons nous conformer aux règles sanitaires en vigueur aussi strictes qu’elles peuvent être pour permettre aux jeunes de retrouver le sport qu’ils aiment. Cette tranche de vie forge la personnalité des jeunes et leur fait réaliser plusieurs choses importantes de la vie comme la discipline, le partage, le respect et le dépassement de soi. Si on trouve le moyen d’ouvrir les centres commerciaux avec de strictes conditions, permettons aux jeunes de reprendre les activités. De plus, les risques de contaminations sur une patinoire sont pratiquement faibles dû a la ventilation qui est en constante fonction et aussi au fait que les arénas sont vastes. Pour la question des vestiaires il y a toujours moyen d’organiser de petits groupes avec port du masque pour leur permettre de se changer en sécurité. De toute façon ils côtoient des camarades de classe durant toute la journée à l’école, est-ce moins dangereux?

J’aimerais que la santé publique puisse étudier sérieusement la question. Plusieurs intervenants au niveau amateurs de différents sports sont prêts à en discuter. Je crois qu’il est possible d’en venir à une conclusion favorable pour tout le monde. Suffit de se donner la peine et d’être à l’écoute de chacun.

Au jeu!

Publié
4 années
Categories
Hockey
Commentaires
Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *